La diminution des habitats naturels, causée par le développement de l’urbanisation et l’intensification agricole, a entraîné le Busard à s’adapter dans ce nouvel environnement dessiné par l’Homme. Cela se traduit malheureusement par une modification des zones de nidification. Le Busard cendré et le Busard Saint-Martin nidifient essentiellement dans les milieux ouverts ou semi-ouverts (cultures d’orge et de blé, prairies humides). Le Busard des roseaux affectionne quant à lui les roselières mais peut, dans de rares cas, nidifier dans les champs de colza.
Cette Campagne a donc été mise en place afin de protéger les nichées des Busards dans les cultures. L’objectif est simple : repérer le plus rapidement possible l’implantation exacte du nid et ainsi éviter de voir la nichée se faire happer par la moissonneuse.
Bien sûr, ce travail collectif de terrain ne pourrait avoir lieu sans l’implication active des bénévoles et des salariés chargés de mener à bien cette Campagne. La collaboration avec les agriculteurs est également un facteur déterminant pour accéder à la parcelle agricole. Comme le dit la devise, l’union fait la force !
Cette mission chronophage se décompose en quatre phases :
1 – Repérage des couples (parade nuptiale, passage de proie en vol du mâle à la femelle) lors des prospections mobiles et statiques (début avril à mi-mai),
2 – Localisation précise de la zone de nidification dans la parcelle agricole (mi-mai à mi-juin),
3 – Après accord de l’agriculteur, installation d’un enclos de protection pour préserver la nichée lors de la moisson (avant la mi-juin/début juillet) ;
4- Suivi des jeunes à l’envol une fois la moisson terminée et récupération des enclos (juillet-août).
Chaussures lacées, paire de jumelles autour du cou et longue-vue prête à être dégainée et hop en route ! Les Busards nous attendent ou plutôt on les attend.
© E. Guéret