Cette semaine, l’opinion publique a été alertée de l’utilisation d’un produit phytosanitaire, le métam-sodium qui a provoqué plus de 70 intoxications en Maine et Loire.
Mais cette situation risque de se répéter car le rapport IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) de 2017 mettait déjà en garde le Gouvernement et la Commission européenne des risques de l’utilisation de produits phytosanitaires et malgré cela, des alternatives ne sont toujours pas proposées.
En effet, les experts rapportent que le cadre européen n’a classé que 9 substances candidates à la substitution alors que 23 substances identifiées comme dangereuses comme le glyphosate ne sont pas suivies et sont utilisées sans restriction alors qu’elles représentent plus de 40 % du tonnage des quantités utilisées par l’agriculture.
Des mesures d’urgence pourraient être prises mais le Règlement européen est très restrictif car le gouvernement national doit démontrer par des études scientifiques les effets nocifs du produit phytosanitaire. Or le gouvernement français ne mène actuellement aucune étude dans ce sens.
Le rapport préconisait déjà des mesures de sécurité comme des distances minimales dans le cas d’épandages et des obligations d’information des populations mais là encore, on s’aperçoit que rien de concret n’a été réalisé au niveau législatif et réglementaire.
Potentiellement, il existe des alternatives aux produits phytosanitaires existants mais sans volonté de les rendre accessibles et de les développer, les évolutions restent lettre morte.
Ainsi malgré des plans de l’Etat français de limitation de l’utilisation des produits phytosanitaires comme Ecophyto 1 et 2, leur utilisation augmente. Cela s’explique par le manque de moyens financiers déployés tels des aides à la transition mais aussi par l’inertie du monde agricole qui est bloqué dans un système consumériste.
Seules des mesures structurantes portées par l’Etat permettront de changer le modèle et préserver notre santé et la planète d’aujourd’hui et de demain. Et le citoyen a toute sa place dans ce changement par sa consommation de produits bios, locaux et de saison.
Source : Rapport IGAS No 2017-124R